Vladimir... Etait-ce un vampire ? (Part 3) - FR

       Le jour de la rentrée, et le collège était bien ouvert, les cours reprenaient comme avant. Mais Vladimir était fusillé du regard par tous les élèves, qui marmonnaient entre eux. Néanmoins il était accompagné de Servane, la seule qui avait confiance en lui. Il touchait nerveusement son cache-œil et elle essayait de le rassurer : « Ne t'en fais pas, ne les écoute pas... » Après les cours de cette matinée, Vladimir ne fut pas dans son coin habituel, et Servane le chercha. Il y avait beaucoup de vent, et la jeune fille vit une petite silhouette en haut du toit de l'énorme collège. Elle ignorait pourquoi quelqu'un se trouvait là, mais curieuse, elle s'y rendit par un passage interdit.
En haut du bâtiment, se tenait Vladimir, au bord du toit et contemplant le vide. Il entendit Servane s'approcher de lui et dit : « J'aime voir les gens de haut. » Quand il se retourna, la collégienne fut extrêmement surprise : Vladimir avait enlevé son cache-œil, révélant ainsi un iris d'un magnifique bleu turquoise. On avait l'impression que des vagues se formaient et se brisaient dans un vaste océan.  Le garçon sourit et chuchota : « Cet œil voit tout ». Puis il quitta le toit sans dire un mot de plus. La fille, elle, n'en croyait pas ses yeux...

Les jours suivants, lors des cours de Français tous les élèves trouvaient que M. M. Sayin était plus de plus détendu. Ils avaient changé de salle et étaient maintenant dans celle de M. Reinem, dont on avait remplacé l'équipement trop usé. Mais à chacun de ces cours, on voyait Vladimir, qui avait remis son cache œil, fixer attentivement l'armoire près du tableau. C'était la même que celle de  M. Sayin avant le terrible événement. Servane, toujours étonnée par cet étrange œil, avait prit un peu de distance.

Un jour de mi-Novembre, Vladimir rejoignit Servane pour lui dire quelque chose : « Après les cours, viens avec moi dans le couloir des classes de Français. ». Vint la fin des cours. La jeune fille, comme convenu, se rendit dans ce couloir.

Étonnamment, Vladimir avait un trousseau de clés, dont celle de la salle de M. Reynes. Un surveillant avait du l'oublier lors d'une permanence. Il lui fit signe de ne pas faire de bruit, de ne pas entrer dans la salle et qu'elle devait se cacher dans les toilettes de l'étage. Elle s'y rendit et observa par le hublot de la porte. Vladimir ouvrit alors la salle, fit quelques pas, et lorsqu'il s’apprêta à ouvrir l'armoire, une grande personne masquée, armée d'un canif et portant une très grande veste noire apparut brusquement. Elle prit la tête de l'adolescent, et l'endormit. Le traînant par terre, il commença à le tirer vers les toilettes. La jeune fille s'enferma alors dans une des cabines et éteignit la lumière. Un énorme frisson parcourait son corps. Enfermée, et dans l'obscurité totale, elle avait peur, mais elle écouta. De bruyantes respirations, le bruit d'un couteau aiguisé, et un renfermement de porte. Puis plus rien. Elle attendit de longues minutes qui lui parut des heures. Lorsqu'il fut  temps, elle ouvra la porte de la cabine, et trébucha sur quelque chose en allumant la lumière. C'était Vladimir, mourant. Sa respiration était tellement basse qu'elle ne l'entendait presque plus. Le garçon avait sa gorge tranchée mais aussi deux blessures au cou formant deux petits points sanguinolents. Son sang coulait doucement . Servane commença à sangloter, épouvantée par une scène aussi macabre.  Rassemblant ses dernières forces, Vladimir chuchota : « Va... Va dans la salle de Français de M. Reinem et regarde ce qu'il y a dans l'armoire... ». Il lui tendit le  trousseau de clés et son cache œil qu'il venait de retirer.
Servane promit, et le garçon lui esquissa un petit sourire en versant une larme, puis rendit son dernier souffle.
Elle courut alors jusqu'à l'armoire. Elle inséra la clé d'une main hésitante, puis tourna. Servane vit alors la chose, les choses, les plus horribles qu'elle n'avait jamais vues. Des choses qui pouvaient sûrement éclaircir l'étrange événement d'avant les vacances. Des choses toutes marquées par deux petits points écarlates...